Le radon est un gaz radioactif inodore et invisible qui peut s’infiltrer silencieusement dans les maisons et les lieux de travail. Il présente un risque potentiel pour la santé humaine, car une exposition prolongée à des niveaux élevés de radon est associée à un risque accru de cancer du poumon. Le contrôle de ce gaz est donc une priorité. Les réglementations en matière de vérification des niveaux d’exposition varient en fonction de l’affectation du bâtiment. Quelles sont-elles ?
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la réglementation du radon s’applique principalement aux établissements recevant du public et aux lieux de travail. En ce qui concerne l’habitat, la réglementation relative aux différentes dispositions en matière nucléaire précise que les bailleurs ou vendeurs d’un bien immobilier en zone 3 (zone à potentiel radon significatif) doivent informer leurs locataires ou acquéreurs du risque lié au radon. La notification est incluse dans l’état des risques naturels et des pollutions (diagnostic immobilier effectué avant la transaction). Par contre, il n’y a aucune obligation de mesure de la concentration de radon dans les habitations privées.
Bien qu’il n’y ait pas de seuils réglementaires pour la concentration du radon dans les habitations privées, l’Organisation mondiale de la Santé recommande un niveau de 100 Bq/m3 (100 Becquerels par mètre cube). Vous avez la possibilité de faire vous-même les vérifications en utilisant un dosimètre. Elles doivent se faire en période hivernale.
La mesure du radon est fortement préconisée par plusieurs organismes tels que les Agences Régionales de Santé (ARS) en raison des risques pour la santé. Pour déterminer la concentration du radon dans une habitation, le recours à un laboratoire spécialisé dans la mesure du radon est nécessaire, se procurer des détecteurs. Ces laboratoires, en plus de vous fournir des détecteurs pour mesurer le radon, sont également qualifiés pour faire les analyses.
Le dépistage est la première étape de la lutte contre l’exposition au radon. Il repose sur une série de mesures effectuées pour refléter l’exposition moyenne des habitants. Dans le cadre du dépistage, il est nécessaire d’installer un dosimètre dans l’une des pièces de vie (ou toutes les pièces) du bâtiment. L’équipement doit rester en place pendant deux à trois mois minimum et idéalement entre octobre et mai. Cela permet d’obtenir des données fiables.
En ce qui concerne les établissements recevant du public, ils ont l’obligation de passer par un organisme agréé pour mesurer les concentrations de radon. La liste de ces organismes se retrouve sur le site de l’ASN (Autorité de Sureté Nucléaire). Notez qu’ils ne fournissent pas nécessairement des détecteurs pour la mesure du radon, ou de dosimètre pour le suivi de l’exposition.
Si les dosimètres affichent une concentration supérieure à 300 Bq/m3, il y a un risque qui pèse sur la santé des occupants. Qu’il s’agisse d’un bâtiment d’habitation ou d’un ERP, des mesures doivent être mises en place pour réduire la concentration. Voici deux des options les plus courantes.
Dans l’habitat, vous pouvez avoir recours à un système de ventilation mécanique pour réduire la concentration de radon dans l’air intérieur. Alternativement, il est possible d’aérer fréquemment toutes les pièces de la maison en ouvrant l’ensemble des fenêtres par exemple.
Des travaux de rénovation peuvent être nécessaires au sous-sol pour le rendre plus étanche. L’amélioration de l’étanchéité des sous-sols et des fondations est généralement efficace pour réduire le radon dans un bâtiment. Toutes les mesures visant à limiter la circulation de l’air contenant du radon depuis le sol vers l’intérieur du bâtiment peuvent être envisagées.