Le travail isolé constitue une réalité pour de nombreux actifs français. Ces derniers ne peuvent compter que sur eux-mêmes dans l’exercice de leurs fonctions et se trouvent, in fine, à l’écart de toute assistance directe. Dans ce texte, nous ferons le point sur les différents enjeux autour de leur travail.
D’après l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité), un travailleur isolé est une personne qui exerce ses fonctions sans être vue ni entendue directement par ses collègues ou par d’autres personnes. La probabilité de passage dans son environnement professionnel est faible. Cette situation d’isolement peut être permanente ou temporaire, subie ou choisie. Elle touche divers postes :
Par ailleurs, l’isolement peut être aussi psychique que physique. Dans tous les cas, un travailleur isolé est dans l’incapacité d’alerter les secours rapidement en cas d’incident. Cette absence d’assistance aggrave les potentiels dommages pour ce professionnel. Si vous souhaitez en savoir davantage sur la réglementation du travailleur isolé, renseignez-vous auprès d’un spécialiste des solutions de protection pour les professionnels.
Un travailleur isolé est particulièrement vulnérable. Il fait face à une multitude de risques qui varient en fonction de son environnement professionnel et des tâches qu’il effectue. Pour le travail en extérieur, citons notamment les intempéries, les chutes d’objets, les agressions, les morsures d’animaux, les chutes, les glissades ou les blessures dues à l’utilisation d’équipements. Sur un site éloigné, la distance peut retarder l’intervention des services d’urgence en cas d’accident ou de malaise. Les problèmes de signalisation ou l’absence de réseau peuvent empêcher la communication avec les secours ou les collègues.
Si le travailleur exerce ses fonctions dans un local isolé, cela peut retarder la détection et la réponse aux urgences médicales. Le collaborateur est de surcroît plus vulnérable aux agressions physiques, verbales et psychologiques. Qui plus est, l’isolement peut augmenter l’anxiété et le stress. Il peut alors affecter la santé mentale et la productivité du salarié tout en induisant des comportements imprudents. Le manque d’interaction sociale peut également entraîner un sentiment d’isolement et d’éloignement de la communauté de travail.
La prévention des accidents est une priorité absolue pour tout employeur qui a des travailleurs isolés sous sa responsabilité. Si vous êtes concerné, il faudra réaliser une évaluation approfondie des risques. Cela implique de considérer les dangers inhérents à l’environnement de travail et aux tâches effectuées par chaque collaborateur isolé.
Vient ensuite la mise en œuvre des mesures de sécurité les plus appropriées. Vous pouvez alors réduire au strict minimum, voire supprimer dans la mesure du possible le nombre d’interventions en état d’isolement. Vous pouvez écarter des missions avec isolement tout individu dépressif, anxieux ou atteint d’une pathologie cardiaque ou de tension artérielle. On peut y ajouter la planification du travail des travailleurs isolés, leur formation et leur sensibilisation. En outre, il y a lieu de jouer la carte de la protection du travailleur isolé (PTI). Il s’agit de mettre à disposition de chaque collaborateur concerné un DATI (dispositif d’alarme pour travailleur isolé) que vous aurez choisi en fonction des spécificités du métier. Un tel système peut se présenter sous diverses formes :
Dans tous les cas, un DATI comporte plusieurs fonctions. Citons notamment l’alerte par bouton d’urgence, la géolocalisation, la détection d’immobilité, de perte de verticalité ou d’arrachement, les communications bidirectionnelles, etc. Chaque utilisateur doit porter en permanence son dispositif PTI/DATI pour que le centre de téléassistance puisse le surveiller constamment. Vous pouvez en plus disposer un suppléant à proximité immédiate tout en prévoyant des rondes régulières de supervision. Pour chaque salarié isolé en déplacement, désignez une personne en interne qui se chargera de suivre en temps réel ce qu’il fait. Cette dernière doit alors être au courant de chaque lieu d’intervention du salarié, de son mode de transport, des heures de retour prévues, etc. Qui plus est, pensez à offrir des programmes d’assistance aux employés pour les aider à gérer le stress et l’anxiété liés à leur isolement. Favorisez les interactions régulières avec les superviseurs et les collègues, même à distance.
La communication joue un rôle central dans la sécurité des travailleurs isolés. En effet, elle leur permet de signaler un incident rapidement, d’obtenir de l’aide dans les plus brefs délais et de rompre l’isolement. De nombreux moyens de communication et dispositifs d’alerte peuvent être mis en place. Citons par exemple les téléphones, les radios bidirectionnelles, les applications dédiées, les balises d’urgence, les systèmes de télésurveillance… Leur choix dépend de plusieurs facteurs tels que l’environnement de travail, les tâches effectuées et le budget de l’employeur.