Un interne en médecine est un étudiant en fin de cursus médical, ayant validé son concours de l’internat et qui effectue des stages en milieu hospitalier pour se former et se spécialiser dans un domaine médical spécifique. Cette période de formation, qui dure généralement entre trois et cinq ans selon la spécialité choisie, est cruciale pour acquérir l’expérience pratique nécessaire pour exercer en tant que médecin. Durant cette période, les internes sont intégrés aux équipes de soins et participent activement aux consultations, au diagnostic et aux traitements des patients sous la supervision de médecins plus expérimentés.
Le salaire de base d’un interne en médecine en France est structuré selon l’ancienneté et le niveau d’études. En général, ce salaire est déterminé par une grille salariale qui est mise à jour régulièrement. En début de carrière, un interne perçoit un revenu mensuel brut qui tourne autour de 1400 à 1600 euros, sans inclure les gardes et primes additionnelles qui peuvent significativement augmenter ce montant. Avec l’ancienneté, ce salaire de base progresse et peut atteindre jusqu’à 2000 euros mensuels brut pour un interne en fin de cursus, bénéficiant ainsi d’une certaine progression salariale avant même de finir leur formation.
Les gardes sont des périodes durant lesquelles l’interne doit être disponible à l’hôpital en dehors des horaires de travail classiques. Elles représentent une part importante des revenus d’un interne en médecine. Chaque garde est rémunérée en fonction de sa durée et de la période à laquelle elle est effectuée (nuit, week-end, jour férié). En moyenne, une garde peut rapporter entre 100 et 150 euros brut. Cumulées chaque mois, ces primes peuvent augmenter considérablement le salaire mensuel brut d’un interne, lui permettant de dépasser les 2500 euros brut, voire plus, en fonction du nombre de gardes effectuées.
En plus des gardes, un interne en médecine peut recevoir d’autres primes et indemnités spécifiques. Parmi celles-ci, on trouve l’indemnité de logement, attribuée en fonction de la ville et du coût de la vie locale, et qui peut atteindre plusieurs centaines d’euros par mois. Il existe également des primes pour les stages effectués dans des zones sous-dotées en personnel médical (précarité d’installation) ou encore des indemnités de transports pour les déplacements liés aux formations ou aux stages situés dans d’autres établissements. Ces compléments de salaire visent à encourager les internes à s’installer dans des zones moins attractives et à couvrir les coûts additionnels qu’ils peuvent rencontrer durant leur formation.
Le choix de la spécialité médicale peut avoir une influence sur le salaire perçu par un interne. Certaines spécialités, comme la chirurgie ou la cardiologie, peuvent impliquer davantage de gardes ou de périodes d’astreinte, augmentant ainsi potentiellement le revenu mensuel global. De plus, les spécialités qui sont en tension ou qui nécessitent des interventions fréquentes en urgence, telles que la réanimation ou l’anesthésie, sont souvent mieux rémunérées à travers des bonus supplémentaires liés aux conditions de travail exigeantes.
Le lieu d’affectation a aussi un impact sur la rémunération d’un interne. Les internes en poste dans les grandes métropoles comme Paris, Lyon ou Marseille peuvent bénéficier de primes de vie locale qui compensent en partie le coût de la vie plus élevé. En revanche, les villes de taille moyenne ou celles éloignées des grands centres urbains peuvent offrir d’autres avantages, tels que des primes d’installation ou des aides au logement. Cela encourage une certaine mobilité géographique et pousse à combler le manque de médecins dans certaines régions sous-dotées.
Avec chaque année d’internat validée, le salaire de base d’un interne augmente. Souvent, cette progression est modeste, mais elle reflète l’augmentation progressive des responsabilités et de l’expertise acquise au fil des années. Par exemple, un interne en première année perçoit un salaire brut inférieur à celui d’un interne en troisième ou quatrième année, le différentiel pouvant consister en quelques centaines d’euros supplémentaires par mois. Cette progression est réglementée par des conventions collectives qui s’appliquent à l’ensemble des hôpitaux accueillants des internes en France.
Les salaires des internes sont souvent le sujet de négociations complexes menées par des syndicats représentant les internes et les autorités de santé publique. Ces syndicats influencent les révisions salariales, veillent à l’amélioration des conditions de travail et l’attribution des primes et indemnités. Ils jouent un rôle clé dans l’écoute des préoccupations des internes et apportent un contrepoids aux décisions administratives qui peuvent affecter la rémunération et les conditions de travail. Grâce à leur action, plusieurs avancées ont été réalisées ces dernières années, notamment en termes de revalorisation des salaires et des conditions des gardes.
À l’issue de leur internat, les médecins ont plusieurs options professionnelles. Ils peuvent choisir de devenir praticiens hospitaliers, mener une carrière en libéral, enseigner ou s’engager dans la recherche médicale. Le choix est souvent guidé par l’expérience acquise durant l’internat et les opportunités offertes dans leur spécialité. Chacune de ces options présente des niveaux de revenus différents, généralement supérieurs à ceux perçus durant l’internat, mais nécessitant parfois une mise de fonds initiale (matériel, installation pour les libéraux) ou un investissement significatif en temps et formation complémentaire (pour la recherche ou l’enseignement).