Les ESN sont mortes vive les ESNI !

Autrefois désignées sous le nom de SSII, les ESN (Entreprises de Services du Numérique) ont longtemps joué un rôle central dans la fourniture de ressources spécialisées aux entreprises, que ce soit pour des projets au forfait ou en délégation de personnel. Cependant, leur fonctionnement a souvent suscité des critiques de la part de leurs collaborateurs, qui se retrouvent parfois affectés à des missions sans avoir leur mot à dire. Face à ce mécontentement croissant, de nombreux professionnels se sont tournés vers le freelancing, malgré les défis administratifs et financiers que cela implique.

Pourtant, les entreprises à la recherche de prestataires se retrouvent souvent limitées dans leur choix en raison de contraintes juridiques et de contrats d’exclusivité avec les ESN. Les freelances, quant à eux, se voient parfois contraints de contractualiser à nouveau avec les ESN qu’ils ont quittées, ces dernières faisant appel à eux en cas de difficulté à trouver des ressources adéquates parmi leurs propres employés.

Dans ce contexte, certaines ESN ont décidé de repenser leur modèle économique pour mieux répondre aux besoins du marché. Elles se sont transformées en ESNI (Entreprises de Services du Numérique Innovante), se spécialisant dans le staffing de consultants indépendants. Contrairement aux ESN traditionnelles, les ESNI ne fournissent plus de salariés à leurs clients, mais agissent comme un intermédiaire entre ces derniers et les freelances, gérant tous les aspects administratifs et logistiques des missions.

L’ubérisation des ESN par les ESNI

En adoptant un modèle économique plus flexible et en prenant une commission moins importante que les ESN classiques, les ESNI parviennent à fédérer des communautés de freelances en quête de missions variées. Cette approche bénéficie à tous : les freelances ont accès à un éventail plus large de clients et peuvent fixer leurs propres tarifs, tandis que les entreprises peuvent désormais faire appel à des professionnels indépendants souvent plus expérimentés que les salariés des ESN.

Prenons l’exemple de LeHibou, la première ESNI de France, qui a développé une plateforme web permettant aux consultants de créer des profils détaillés, incluant leur CV, les évaluations de leurs anciens clients et leur disponibilité en temps réel. Avec déjà 10 000 consultants inscrits seulement deux ans après son lancement, l’entreprise est devenue un partenaire de confiance pour de nombreuses grandes entreprises françaises, facilitant la mise en relation entre les freelances et les clients.

Avec une augmentation constante du nombre de freelances et une demande croissante pour des professionnels flexibles et hautement qualifiés, les ESNI semblent avoir un avenir prometteur. Leur émergence marque-t-elle le début d’une transformation radicale du secteur des prestations de services traditionnelles ? Seul l’avenir nous le dira, mais une chose est certaine : les ESNI ont déjà commencé à révolutionner le paysage de l’industrie numérique.